Annette Barcelo, Paris, galerie Anne de Villepoix, du 08/11 au 03/01/15
Des créature hybrides ou mythiques ? Voilà tout l’univers amusant et mystérieux d’Annette Barcelo dévoilée pour la première fois en France avec l’exposition Menschen, Tiere, Glück und Tod (People, Animals, Happyness and Death).
Depuis de nombreuses années, Annette Barcelo mêle dessins et techniques mixtes autour de scènes existentielles représentant des personnages, des animaux, des créatures hybrides sur fonds de motifs géométriques et floraux: Fressen und gefressen werden (Eaten and be Eaten), Machs besser (Fait mieux), An gewisse dinge sollte man sich gewöhnen (Certain things should get used), Ein schöner Sommer (Un bel été) etc. Barcelo utilise la peinture acrylique, la craie, le fusain ainsi que le crayon. Elle a créé ainsi un bestiaire tout personnel avec des éléphants, des singes, des chats, des chauves-souris, des créatures mythiques qui racontent des histoires plutôt énigmatiques et métaphysiques. S’agit-il de rêves, d’états d’âme ? En tout état de cause, ces œuvres rappellent les figures totémiques amérindiennes et leur pouvoir mystique (magie noire ou magie blanche).
Les images d’Annette Barcelo laissent apparaître une beauté mystérieuse. On retrouve systématiquement en arrière-plan différents motifs géométriques (losanges, motifs en damier, hachures horizontales et verticales) et les couleurs sont assez sombres mais chaleureuses (gris, marron, noir, rouge foncé). Chaque œuvre est un monde en soi, mais l’ensemble de ses travaux nous raconte une histoire cohérente, entre peur et confiance, entre floraison et flétrissement.
Dans certains dessins de Annette Barcelo, les « personnages-animaux » ont les caractéristiques et les traits troublants des émotions à la fois humaines et animales. La frontière est floue, car ces créatures sont habitées par la culture, la religion et la philosophie. Bien qu’elles s’épanouissent dans une beauté pure, elles sont néanmoins maintenues dans l’obscurité, par des couleurs ternes. L’artiste évoque ainsi un état paradisiaque de l’Unité. Dans ce paradis, la mort n’est plus une inconnue. Sa série d’images sur cartes postales, où le noir est prédominant, devient une sorte de Memento Mori baroque et troublant, où les anges démoniaques ne sont pas si effrayants, ils semblent flotter, se jouant de la mort.
Le travail d’Annette Barcelo figure dans les collections de Kunstkredit Basel-Stadt und Basellandschaft, Kunstsammlung Kanton Obwalden und Kanton Zürich, Cabinet cantonal des estampes, musee Jenisch, Vevey, Sammlung Ciba, Basel, Sammlung Bank Heusser, Basel Sammlung UBS, Basel Kunstkommission, Baden Sammlung Ricola, Laufen.
Galerie Anne de Villepoix, 43, rue de Montmorency 75003 Paris. Du 08/11 au 03/01/13.